S’il y a bien une personne à l’âme nomade, c’est Astrid la créatrice du blog Histoires de Tongs. Depuis 2013, elle vit sur les routes qu’elle explore à pieds, en auto-stop ou dans son van aménagé.

Avec un tour du monde à son actif, elle a récemment décidé d’opérer un retour au source avec en randonnant à plusieurs reprises sur le chemin de Compostelle, sur plus de 4000 km ! Bref, elle n’est pas prête de s’arrêter.

À côté de ses explorations, Astrid est blogueuse professionnelle, conférencière et rédactrice freelance. Elle se spécialise de plus en plus vers des contenus 100% outdoors, pour allier son job à sa passion pour la randonnée et le trekking.

Fraîchement rentrée du GR3, Astrid a accepté de nous partager son expérience de freelance nomade avant de repartir. 

 

Merci Astrid de te prêter au jeu des questions et réponses. Ton parcours est très inspirant.

Qu’est-ce qui t’a donné le déclic – l’envie de tout quitter en 2013 – pour faire le tour du monde ?

 

Merci à toi pour l’invitation, c’est avec plaisir ! Pour tout te dire, faire le tour du monde était un rêve qui me tenait à coeur depuis mon plus jeune âge. Après avoir travaillé plusieurs années dans le secteur social, j’ai passé deux ans à faire quelques économies, puis je me suis lancée. Je pensais ne partir qu’un an, mais il faut croire que j’y ai pris goût : cela fait maintenant sept ans que je vis sur la route.

 

Comment choisis-tu tes itinéraires et modes de voyages ? Es-tu de ceux qui planifient tout ou, au contraire, préfères-tu la spontanéité

 

Tout dépend du projet envisagé. J’aime me sentir libre, en me laissant la possibilité d’embrasser l’imprévu. Pour autant, certains voyages (comme le chemin de Compostelle, le GR3…) nécessitent un minimum de balisage. Je m’adapte donc au contexte, tout en ayant à coeur de conserver une certaine autonomie.

 

 

Copyright photo : Astrid (Histoires de tongs) 

Pour voyager comme tu le fais, il faut oser !

Tu as fait du stop, de la randonnée seule, du camping sauvage, vécu en van aménagé, dormi dans des cabines de poids lourds … Il faut aller vers les autres, demander de l’aide, faire confiance.

Est-ce que c’était naturel pour toi ? Ou est-ce que tu as appris à dépasser tes peurs ?

 

Oulala, ce n’était pas naturel du tout ! Comme beaucoup de jeunes, j’apportais avec moi, à mes débuts sur la route, de nombreuses peurs dans mon sac à dos.

C’est le temps, et les belles rencontres, qui m’ont permis de mettre mes angoisses de côté, et d’apprendre à faire confiance en l’autre et en l’inconnu.

En tant qu’entrepreneur, tes activités sont certainement au coeur de tes pensées.

Est-ce que tu arrives à déconnecter du travail, malgré tout ? As-tu fixé des jours ou horaires pour tes activités professionnelles ? 

 

Là encore, tout dépend du contexte. J’ai eu des périodes où je rédigeais mes articles sous ma tente, au beau milieu de nulle part ! D’autres fois, j’ai préféré préparer à l’avance le maximum de choses, afin de n’avoir que très peu de tâches à effectuer une fois en route. 

Tout dépend de la disponibilité que je souhaite m’accorder, de la connexion internet que je pense trouver, et de la quantité de travail que j’ai à faire. Bref, je dois être flexible !

Copyright photo : Astrid (Histoires de tongs) 

Lorsque tu as commencé à voyager, savais-tu déjà comment tu gagnerais ta vie ?

Avais-tu une base de clients ? Ou t’es-tu simplement jetée à l’eau en trouvant des solutions au fur et à mesure ?

 

J’avais des économies suffisantes pour tenir un an, à condition de dépenser peu. Lorsque j’ai décidé de prolonger l’aventure, j’ai vécu un certain temps sans argent, en faisant du stop, du camping sauvage, et en glanant ma nourriture.

C’est un peu le hasard qui a fait que je suis devenue nomade digitale : mes articles ont attiré de plus en plus de lecteurs, et de fil en aiguille mon activité s’est développée.

 

Comment est-ce que tu trouves tes clients aujourd’hui ? Est-ce la distance (100% télétravail) est un frein pour eux ?

 

Je n’ai pas de règles, il m’arrive de démarcher certains partenaires, et d’être contactée également.

 

La vie d’entrepreneur et de nomade peut sembler – à priori – doublement solitaire. Est-ce que tu t’es déjà sentie isolée ? Quelles sont tes astuces pour rencontrer du monde sur la route ?

 

Il est vrai que cela a pu être pesant à quelques reprises. Certes, j’ai eu la chance de me faire des amis un peu partout, mais quittant régulièrement l’endroit où je venais de m’installer, il m’a fallu recréer de nouveaux cercles un peu partout. Et je ne vous parle même pas de romance ! Comment poser les bases d’une relation stable lorsque l’on prévoit de disparaître d’ici trois jours ?

Ralentir le rythme et me déplacer de moins en moins vite s’est donc imposé à moi comme une évidence, afin de pouvoir maintenir un lien humain qui après des années de route, commençait à me manquer. Je pense aujourd’hui avoir trouvé le bon équilibre.

Copyright photo : Astrid (Histoires de tongs) 

Comment fais-tu pour travailler efficacement lorsque tu voyages ?

Je pense particulièrement au camping sauvage, aux trajets à pieds et à la vie en camion aménagé – des modes de vie qui peuvent sembler peu confortables, avec de l’incertitude.

 

Peut-être que je suis tout simplement moins efficace sur certaines périodes ! J’organise aussi souvent mon travail en amont, quant au van, c’est bien le seul endroit où je peux travailler confortablement. Aussi, il m’arrive fréquemment de me rendre dans les bibliothèques ou cafés, où je trouve généralement de chaleureux espaces où travailler dans le calme.

 

As-tu une anecdote de voyage à nous partager ? Par exemple une situation qui était surprenante, amusante ou inspirante ?

 

Il m’est arrivé plusieurs fois de croiser quelques unes de mes connaissances, par hasard, à l’étranger et au beau milieu de nulle part (sur un ferry, sur un cargo, ou encore dans un ascenseur…!).

Je dirais donc simplement que dans la vie, certaines rencontres semblent déjà écrites, et qu’il faut apprendre à faire confiance au destin : toute chose arrive au moment où elle doit arriver, et rien n’est là sans raison !

Copyright photo : Astrid (Histoires de tongs) 

Enfin, dernière question – la préférée des lecteurs. Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui a envie de prendre la route tout en travaillant ?

 

Je n’ai pas forcément de conseil précis à donner, mais je dirais qu’il faut écouter cette petite voix intérieure que l’on a tous, et qui nous souffle discrètement de bons conseils. Nous avons tous de nombreuses ressources cachées en nous, il faut juste apprendre à les trouver en se faisant confiance !

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Merci à Astrid de nous avoir livré son parcours. Tu peux retrouver ses récits de voyages, ses conseils et d’incroyables portraits sur son blog – Histoires De Tongs, ainsi que sur Instagram

Copyright photos : Astrid (Histoires de tongs) 

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